Vitrail de Taizé

Vitrail de Taizé

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,12-15.

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire con
naître. »

Homélie

C'est aujourd'hui la fête de la Sainte Trinité. La Trinité, si l'on s'en tient à cette formule abstraite, comment imaginer que cela puisse être une fête ? Il y a des fêtes au calendrier qui nous parlent davantage, Noël, Pâques, la Pentecôte, mais … La Trinité ?  Alors, comment comprendre ?

Pour nous aider, il faut dire et retenir que la Trinité c'est une expérience, l'expérience des apôtres d'abord et aussi l'expérience des chrétiens d'aujourd'hui, la nôtre.

 L'expérience des apôtres. Ils avaient hérité, bien-sûr, de la foi de leur peuple, le peuple juif. Ils croyaient en Dieu et le priaient en toute confiance. Puis, ils ont fait une autre expérience. Pendant trois ans, ils ont partagé la vie de Jésus. Impossible, en quelques minutes, de résumer leur longue découverte. Retenons seulement qu'après la mort de Jésus, se souvenant de la manière dont il avait vécu, de la façon dont il était mort en aimant et en pardonnant, se souvenant des mystérieuses apparitions où ils l'avaient revu vivant, ils ont acquis la certitude que Jésus n'était pas seulement un prophète comme les autres, mais qu'il avait une relation unique avec Celui qu'il osait appeler dans sa langue maternelle : « Abba », papa ; celui que nous appelons : « Notre Père.» Ils ont osé croire et osé dire que Dieu lui-même s'était rendu visible dans l'existence de cet homme, son Fils.

Quand il parlait, quand il agissait, c'était Dieu qui parlait et qui agissait.

 Enfin, ils étaient sûrs que le Christ était encore et toujours avec eux par son Esprit, son souffle de vie qu'il leur avait promis en les quittant. Voilà l'expérience des premiers Apôtres. Dieu n'est pas seul. Dieu n'est pas solitaire. Depuis toujours, comme nous le dit St Jean, Dieu est amour. Et dès le début de l’Église, on va baptiser au nom du Père, du Fils et du St Esprit.

 Dieu comme Père. Un Père qui a gravé notre nom sur la paume de ses mains ; qui nous redit à chaque instant : « Je t'aime tant. Tu as du prix à mes yeux. Tu es mon enfant bien-aimé. Comme il est bon que tu sois là, comme il est bon que tu vives. Jamais je ne désespère de toi.»

 Dieu comme Fils. Un Fils qui prend plaisir à nous révéler ce qu'il y a dans le cœur de son Père. Qui garde totale confiance en son Père à l'heure où tous l'abandonnant, à l'heure de l’échec apparemment total de sa mission. Un Fils qui nous montre jusqu'où Dieu son Père est capable de nous aimer… jusqu'à l'extrême de l'amour, jusqu'au pardon des ennemis ! Un Fils qui nous invite à aimer comme il a aimé pour briser tous les murs de haine qui s'élèvent entre les hommes.

 Dieu comme Esprit Saint, comme souffle de vie. Il rassemble, il soulève, contrairement au vent de l'histoire qui trop souvent divise, oppose : vent du fanatisme, vent de la haine.

Mes amis nous sommes créés à l'image d'un Dieu qui est communion d'amour. Tous fils et filles d'un même Père, frères et sœurs les uns des autres. Vienne le jour où tous les habitants de notre terre se tourneront vers Dieu en lui disant : « Notre Père. »

« J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous n'avez pas la force de les porter. » Ce n'est pas en quelques années que les disciples ont pu comprendre la hauteur, la largeur, la profondeur de l'amour de Dieu, ainsi que la hauteur, la largeur, la profondeur de leur propre vie. Le Christ murmure à chacune et à chacun d'entre nous : « Viens, suis moi, nous avons encore tant de choses à vivre ensemble. »

Louis DURET

Prêtre du Diocèse de Chambéry

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