Noël 2005
21 oct. 2006En préparant cette célébration de Noël j’ai pensé à toutes sortes d’évènements heureux ou malheureux (Dieu sait s’ils sont nombreux) qui ont fait la une des journaux télévisés durant cette année. J’ai réfléchi sur la situation du monde, sur son évolution récente. Je me suis demandé ce que pouvait bien apporter l’espérance de Noël. J’ai gribouillé des pages très sérieuses et très graves.
Et puis cette semaine j’ai visité un enfant qui venait de naître depuis dix jours. Et sur son visage j’ai lu immédiatement le message de Noël : malgré le vacarme du monde, cet enfant dormait et en dormant il souriait et son sourire était tout bonnement : « désarmant » !
En voyant cet enfant j’ai pensé à Jésus dans la crèche : Dieu est totalement inattendu et déroutant.
A l’époque du Christ, comme aujourd’hui, le monde avait bien des problèmes même si on ne les étalait pas comme aujourd’hui à la télévision.
On attendait que Dieu arrive avec armes et bagages pour remettre de l’ordre, pour remettre sur ses pieds l’homme qui marchait sur sa tête.
Et voici qu’en plein cœur de l’hiver, en plein cœur de la nuit, une étoile apparaît dans le ciel et un petit être prend vie sur la terre.
« Cette nuit là il n’y avait qu’une place qui n’était pas à sa place, c’’est celle de Dieu.
On l’appelait au ciel et il est sur la terre,
On le cherchait au sanctuaire et il est à l’étable,
On acclamait son soleil et il est dans la nuit,
On l’habillait de gloire et on le retrouve nu,
On attendait un Roi et voici un enfant !... »
Je crois vraiment que Dieu a de l’humour. Il est totalement à « contre courant » :
Nous, nous sommes sensibles au bruit, au vacarme, aux pampilles et aux paillettes…
Dieu aime le silence, la pudeur, la simplicité, la délicatesse…
Nous sommes sensibles à la magie, aux miracles, aux grandes déclarations, aux démonstrations de force et de puissance…
Dieu aime l’ordinaire, le quotidien, la simplicité, l’intimité, le regard qui en dit bien plus long qu’un grand discours…
Parmi tous les titres donnés à Jésus par la tradition Chrétienne, j’en retiens deux qui me semblent particulièrement convenir en cette nuit de Noël : « l’Agneau de Dieu » et le « Prince de
L’ « Agneau de Dieu », c’est le symbole de l’affection, de la douceur, de la tendresse… de celui qui est faible et sans défenses.
Dieu n’est pas venu s’imposer ni imposer son Royaume. Il n’est pas venu étaler richesse, clinquant, force et puissance.
La Foi ne s’impose pas, elle ne se démontre pas. C’est une trace, une marque, une invitation.
Le deuxième titre donné à Jésus et qui me semble particulièrement adapté en cette nuit de Noël, c’est celui de « Prince de
D’ailleurs la fête de Noël a toujours été de par le monde un temps de trêve en plein cœur des conflits, parfois les plus violents, pour exprimer une réalité autres que celles des intérêts divergents. Un film récent, « Joyeux Noël », décrit la fraternisation entre soldats Français et Allemands à Noël dans les tranchées de la grande guerre de 1914-1918.
La Paix ne s’impose pas par la force. Elle ne s’achète pas avec de l’argent. Elle n’est pas au bout d’un raisonnement ou d’une démonstration.
La Paix , c’est l’intelligence du cœur, le Pardon et l’Amour.
La Paix , c’est bannir la peur, refuser de retourner la souffrance en agressivité, le mal en amertume.
La Paix , c’est face à la course aux pouvoirs, aux honneurs, à l’argent, comme ce sourire du bébé qui vient de naître : « désarmant » !
A Noël nous sommes invités à partager un bonheur immense : « Dieu a établi sa demeure parmi nous ». Il est venu habiter chez les pauvres, au beau milieu de son peuple.
N’allons pas chercher au bout du monde ce qui est déjà en nous ! N’allons pas chercher ailleurs la lumière qui est au fond de notre coeur.
Dans le conte de la veillée, il suffisait d’une petite bougie pour donner toute sa chance à
Voilà le trésor de cette nuit. Joyeux Noël !
Denis Chautard