fraternité

 

Nous savons, par le récit de la Pentecôte, (Livre des Actes des Apôtres 2/1-11) que la diversité n'est pas un obstacle à la fraternité, bien au contraire. Nous savons même que la diversité est l'œuvre de Dieu et que c'est à travers elle qu'est manifesté l'Esprit Saint !

Dans le diocèse d'Evreux, à l'occasion de la Fête de Pentecôte, « l’Eure du Cœur », (l'année du grand Jubilé, les 10 et 11 juin 2000) nous avons réalisé, sous l'impulsion de notre Évêque d'alors, le Père Jacques David, une Grande Fête de la Fraternité en partenariat avec plus d'une centaine d'associations confessionnelles et non confessionnelles. Nous avons fait l'expérience que la Pentecôte est la source et l'origine de notre « Fraternité ». Voilà pourquoi à l’occasion de la Pentecôte 2011 je vous propose cette méditation, oh combien « lumineuse », de Soeur Maya, Dominicaine de Chalais (Isère), méditation parue dans le Bulletin des Amis de Chalais n° 80 du Printemps 2011.

 

Fraternité

Ce beau mot de « fraternité » est présent dans la devise de notre pays et on le retrouve encore au fronton de nos mairies : Liberté, Égalité, Fraternité. Sa place terminale dans l'énumération de ces valeurs suggère qu'elle est le fruit des deux premières, arrivant au bout d'une quête pour la liberté, la justice et la paix.

Les événements récents en Tunisie, en Egypte et ailleurs, montrent à quel point le combat pour les droits de l'homme et sa dignité est inscrit au plus profond des cœurs de chaque homme et de chaque nation. C'est un désir irrépressible, même s'il reste enfoui ou étouffé durant de longues années ! Qu'en est-il de cette aspiration pour nous chrétiens, et a fortiori dans la vie religieuse ?

Regardons Jésus dans les évangiles : II choisit ses disciples pour qu'ils soient avec Lui. Il les enseigne, les forme, leur apprend à prier, les envoie prêcher la bonne nouvelle du salut.

Pourtant, Pierre renie, Judas trahit et tous les autres s'enfuient devant la passion de leur Maître. En est-ce fini de ce compagnonnage de trois années ?

Après la Résurrection, Jésus apparaît d'abord aux femmes qu'il charge de prévenir les disciples : «Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent partir pour la Caillée» (Mt 28,10). Et à Marie-Madeleine : «Va trouver mes frères, et dis-leur... » (Jn 20,17).

Jésus ressuscité appelle donc ses disciples «mes frères» et ce terme est tout neuf ! Les disciples d'hier sont devenus les frères du Ressuscité, non à cause de leur comportement qui aurait changé, mais parce que le Christ mort et ressuscité vit en eux, les relie au Père et dépose en eux cette force du pardon qui est le don même de sa propre vie.

Voilà la transformation radicale qu'apporté le mystère pascal. Voilà la création absolument nouvelle et originale de la fraternité chrétienne : nous ne sommes frères et sœurs qu'en vertu de la mort et de la résurrection du Christ.

Ce don nous est fait gracieusement, mais il nous reste à l'accueillir, à nous insérer dans la vie du Christ pascal, dans une attitude d'humble confiance. Alors, et alors seulement, le péché d'Adam, le crime de Caïn, tous les reniements, les trahisons, les fuites et les méfaits sont pardonnés, tous les pécheurs sont guéris, sauvés définitivement.

Allons-nous accueillir cette grâce ?

Cette question n'interroge pas d'abord notre bonne volonté ou notre générosité ; elle en appelle à notre foi au Christ pascal, capable de nous faire naître de nouveau. Et s'il nous semble que nous manquons à la fraternité, c'est d'abord que nous négligeons en nous et entre nous cette mémoire vive du Christ mort et ressuscité.

En communauté, nous nous essayons à vivre cette réalité, par profession : c'est un labeur incessant, harassant parfois, mais aussi un don merveilleux qui nous dépasse et nous met en joie I

« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères» (1 Jn 3,14).

Belle fraternité pascale !

Sœur Maya, Dominicaine

 

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